A voir mercredi 03 août 2016 à 22h30 sur RTS Deux |
Né en 1918 dans l’Etat de Rhode Island au sein d’un environnement proche de la finance, héritier indirect des Rockefeller, Robert Aldrich a rapidement pu gagner les studios hollywoodiens où il a fait des débuts fracassants, et où il a su rester audacieux et fidèle à ses idées (ce qui lui valu quelques problèmes et exils), pour mieux multiplier les films brutaux, désespérés et traversés de cataclysmes. Reprenant les grands genres cinématographiques à son compte, Aldrich les fit littéralement exploser, à l’image du western avec «Vera Cruz» (1954), du film noir dans «Kiss me deadly» (1955) ou de l’horreur avec «Qu’est-il arrivé à Baby Jane?» (1962), etc. Bref, l’un des meilleurs réalisateurs hollywoodiens des années 1950 à 1970!
Tourné en 1973 grâce à sa propre société de production, «L’Empereur du Nord» appartient aux nombreuses œuvres à rebrousse-poil du système imaginées par Aldrich. Situé en Oregon dans les années 1930, en plein dans la Grande Dépression, le film raconte la vie des «trimardeurs», les sans-le-sou qui s’accrochent aux wagons ferroviaires pour traverser le pays. A bord du numéro 19, un chef de train sadique appelé Shack (Ernest Borgnine) s’applique à les débarquer avec une brutalité redoutable et se vante de ne jamais avoir été berné par un clandestin. Pour lui tenir tête, un certain A numéro 1 (Lee Marvin), une icône des laissés-pour-compte, est bien décidé à voyager à bord du 19… Très physique et spectaculaire, truffé de paysages grandioses, «L’Empereur du Nord» présente un affrontement particulièrement rude entre les deux personnages principaux, tous deux implacables et obstinés. On y retrouve le goût pour la violence et l’habileté à la mettre en scène d’Aldrich. Une superbe allégorie de la société moderne!
The Emperor of the North Pole
de Robert Aldrich
Etats-Unis, 1973, 1h56
