A voir mardi 22 avril 2014 à 13h35 sur Arte |
Né à Rome en 1906, Roberto Rossellini est issu de la grande bourgeoise et tourne ses premiers films amateurs grâce à la fortune familiale tout en travaillant dans divers domaines techniques du cinéma. Collaborant d’abord au régime fasciste avec la trilogie «La Nave bianca» (1941), «Un Pilota ritorna» (1842) et «L’Uomo della croce» (1943), le cinéaste réalise en 1944 «Rome ville ouverte», aidé de Federico Fellini à l’écriture du scénario, qui donnera l’impulsion à l’un des courants majeurs du cinéma: le néoréalisme.
Dès 1950, il fait régulièrement jouer Ingrid Bergman suite à une lettre devenue célèbre que l’actrice suédoise rédigea pour exprimer son désir de travailler avec le réalisateur de «Païsa» (1946). En 1953, il lui offre le rôle de l’épouse dans «Voyage en Italie», probablement l’œuvre la plus importante du cinéaste, amorçant un virage dans le néoréalisme social pour atteindre un réalisme introspectif et psychologique.
Alexander (George Sanders) et Katherine Joyce (Ingrid Bergman) quittent l’Angleterre pour régler une affaire de succession à Naples. Les années ont largement émoussé leur passion et c’est chacun de son côté que le couple envisage ce séjour forcé. Frappés en plein visage par l’échec de leur union, Alexander et Katherine ont également du mal à s’acclimater à cette culture qui leur est parfaitement étrangère…
Mal compris par certains critiques qui pointèrent du doigt la banalité de son histoire, ce film fut ardemment défendu par Jacques Rivette qui prit la plume pour exprimer ce qu’il considère être un film annonciateur de modernité. A partir d’une intrigue toute simple, celle d’une seconde étincelle qui va raviver une flamme éteinte, le cinéaste livre l’une des plus belles histoires d’amour qu’il nous ait été donné de voir au cinéma.
Viaggio in Italia
de Roberto Rossellini
Italie, 1954, 1h37