A voir dimanche 23 juin 2013 à 0h31 sur France 3 |
Décidément, le Cinéma de Minuit nous gâte avec ce cycle incroyable qui rassemble des perles italiennes «post-néoréalisme». Au début des années cinquante, Dino Risi est déjà un cinéaste très prometteur. Ses premiers films portent en germe tout le sel amer de la future Comédie à l’italienne dont il sera l’un des grands fondateurs avec les Ettore Scola, Luigi Comencini et autre Mario Monicelli. Tourné en 1953, sorti dans les cinémas en 1955, «Le Signe de Vénus» n’est pas encore un joyau de l’acabit du «Fanfaron» (1962), «La carrière d’un femme de chambre» (1975), «Parfum de femme» (idem) ou «Les Nouveaux monstres» (1978). De fait, le cinéaste ne l’a pas suffisamment extrait de sa gangue néoréaliste, il n’empêche, sa vision constitue un pur plaisir cinéphilique!
Soit deux cousines de condition modestes et contraintes de vivre dans le même appartement romain, sous le regard inquisiteur d’un père et d’une tante qui veillent jalousement sur leur vertu. Agnese (Sophia Loren) attire tous les regards mais semble promise à un simple sapeur-pompier. L’autre, prénommée Cesira (Franca Valeri), timide et réservée, n’intéresse personne, sinon très passagèrement les hommes qui souhaitent approcher sa belle cousine par son intermédiaire ou alors des malappris profitant de son sentimentalisme pour lui piquer du fric, à l’exemple d’Alessio (Vittorio de Sica), un soi-disant poète en passe de publier le livre du siècle! Mais la malheureuse n’a pas perdu l’espoir de trouver l’âme-sœur, d’autant qu’une voyante lui a prédit un avenir sentimental placé sous le signe de Vénus!
Ce n’est que son troisième long-métrage, mais Dino Risi excelle déjà à brouiller les repères pseudo-moraux, à traquer la fausse gentillesse en lui préférant la vraie méchanceté, de celle qui blesse mais n’humilie pas!
Il Segno di Venere
de Dino Risi
Italie, 1953, 1h41