Le Rideau déchiré

A voir vendredi 3 mars 2017 à 8h50 sur RTS Un |

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Déstabilisé par l’échec du pourtant sublime «Pas de printemps pour Marnie» (1964), Alfred Hitchock (1899-1980) est à la recherche d’un scénario qui relancerait sa carrière un brin déclinante. Après avoir abandonné trois projets, il s’inspire d’un fait-divers dont les protagonistes sont deux espions britanniques «procommunistes», de bonne famille et agissant par idéalisme (ils ne voulurent jamais être payés).

En août 1965, le professeur Michael Armstrong (Paul Newman), physicien américain enseignant à l’Université de Chicago, se rend à Copenhague pour assister à un congrès international, accompagné de Sarah Sherman (Julie Andrew), sa fiancée et assistante. De façon inopinée, le savant annonce à cette dernière qu’il doit se rendre à Stockholm. Peu après, Sarah découvre que son futur mari se rend en vérité à Berlin-Est…

Cinquante-quatrième film du maître du suspense, «Le Rideau déchiré» est sans doute l’une de ses œuvres les plus sous-estimées. Plusieurs séquences demeurent anthologiques, dont la fameuse scène du meurtre de Gromek (Wolfgang Kieling), qui a fait couler beaucoup d’encre, la victime, finissant gazée la tête dans le four de la cuisine, après avoir été lardée de coups de couteau, assommé avec une casserole et une pelle.

S’entretenant à ce sujet avec François Truffaut, le réalisateur des «Oiseaux» justifie en ces termes la longueur éprouvante de la scène: «Avec cette scène de meurtre, j’ai voulu […] prendre le contre-pied d’un cliché. D’ordinaire, dans les films, un meurtre va très vite. […] Alors j’ai pensé qu’il était temps de montrer combien il est difficile, pénible et long de tuer un homme!»

Torn Curtain
de Alfred Hitchcock
Etats-Unis, 1966, 2h08