Le monde lui appartient

A voir lundi 9 janvier 2017 à 14h35 sur RTS Deux |

Né huit ans avant l’invention du cinéma, Raoul Walsh (1887-1980) est une véritable légende du septième art. Entre 1914 et 1964, il a tourné près de 80 films relevant de tous les genres (films noirs, westerns, comédies, mélodrames…). «Ne jamais laisser la réalité perturber une bonne histoire», se plaisait-il à répéter!

Chantre de l’action pure, Walsh a développé une mise en scène alliant précision et sécheresse de ton, sans craindre le lyrisme, dont allaient s’inspirer moult cinéastes «modernes», à l’exemple de Samuel Fuller, Robert Aldrich, Sam Peckinpah ou encore Martin Scorsese! Au cours de sa carrière très prolifique, le cinéaste préféré de James Cagney et Errol Flynn a abordé plusieurs fois le «film d’aventures maritimes» qui convenait parfaitement à sa conception épique de l’existence.

Au début des années cinquante, le réalisateur de «High Sierra» tourne plusieurs chefs-d’œuvre du genre, dont «Capitaine sans peur» («Captain Horatio HornBlower», 1951), «Barbe-Noire le Pirate» («Blackbeard The Pirate», 1952) et «La Belle Espionne» («Sea Devils», 1953). Réalisé la même année que «Barbe-Noire le Pirate», «Le monde lui appartient» («The World in His Arms») est sans doute le plus achevé de ce cycle merveilleusement «marin».

Dans les grandes lignes, «Le monde lui appartient» raconte comment le fringant Jonathan Clark (Gregory Peck) a réussi vers 1850 à acheter l’Alaska aux Russes pour le compte des Etats-Unis, dans l’espoir de mettre fin au massacre irréfléchi des phoques, lequel menaçait le commerce (américain) de la fourrure… Dans le détail, cette épopée picaresque narre une histoire d’amour foisonnante de péripéties, irréductiblement romanesque, véritable ode à l’énergie humaine.

The World in His Arms
de Raoul Walsh
Etats-Unis, 1952, 1h44