Le marquis s’amuse

A voir dimanche 4 juin 2017 à 0h25 sur France 3 |

Né en 1915, mort en sautant par la fenêtre en 2010, histoire de fausser compagnie à son cancer, Mario Monicelli est avec Dino Risi, Ettore Scola et Luigi Comencini l’un des pères fondateurs de la fameuse «comédie à l’italienne» qui a pris le relais du néoréalisme en voie d’épuisement au début des années soixante pour continuer à refléter les mœurs italiennes, en s’en moquant avec une férocité jouissive!

En 1981, date de la réalisation du «Marquis s’amuse», son trente-quatrième long-métrage, Monicelli a derrière lui sa période la plus créative, avec des chefs-d’œuvre comme «Le Pigeon» (1958), «La Grande Guerre» (1959), «Casanova 1970» (1965) ou encore le sublime «Brancaleone s’en va-t-aux croisades» (1970). Ses films ultérieurs sont de facture très inégale, trahissant une perte d’inspiration.

Fait exception «Le Marquis s’amuse» que Monicelli rêvait de réaliser depuis longtemps, à l’instar de maints de ses collègues cinéastes d’ailleurs. Inspiré d’un personnage ayant réellement existé, devenu légendaire à Rome, mais qui demeure une énigme pour les historiens, le film bénéficie de l’interprétation époustouflante d’Alberto Sordi, lequel prête ses traits particulièrement mobiles au sieur Onofrio del Grillo, membre de la noblesse «noire», jouisseur invétéré et anticonformiste convaincu.

Rome, au début du XIXe siècle. Les troupes napoléoniennes occupent le pays. Seul le richissime marquis Onofrio del Grillo semble s’accommoder de cette présence étrangère. Dans son palais, il mène une vie joyeuse au milieu de ses serviteurs dévoués. Oisif et farceur impénitent, il ne rate jamais l’occasion de jouer des tours à son prochain, provoquant ainsi l’ire des autorités religieuses, dont celle du pape, très peu ravi que son camérier secret pèche sans aucune retenue…

Il marchese del Grillo
de Mario Monicelli
Italie / France, 1981, 2h15