Le Général du diable

A voir lundi 6 février 2017 à 13h35 sur Arte |

Cet été, la magistrale rétrospective du festival de Locarno, intitulée «Aimé et refusé: le cinéma de la jeune République fédérale d’Allemagne de 1949 à 1963», a contribué à tirer de l’oubli une pléthore de films étonnants et névrosés, reflétant souvent les ambiguïtés fondatrices de la reconstruction ouest-allemande.

L’ironie du sort veut que les Alliés aient souvent confié cette mission de «reconstruction cinématographique» à des cinéastes qui, pour la plupart, avaient œuvré sans aucun scrupule sous le régime nazi, à l’instar des Veit Harlan, Helmut Käutner et autre Alfred Weidenmann, à l’origine de l’une des figures les plus typiques de cette entreprise massive de refoulement, à savoir celle du bon soldat de la Wehrmacht victime de la folie nazie.

Adapté d’une pièce de théâtre, qui avait déjà remporté un immense succès en Allemagne de l’Ouest, inspiré de soi-disant faits véridiques, «Le Général du Diable» de Käutner (1954) est une œuvre caractéristique de cette entreprise de «victimisation» du peuple allemand, étape fondamentale de la reprise «psychologique» du pays.

Héros de la Première Guerre mondiale, le général Harry Harras (Curd Jürgens, primé à Venise pour son interprétation) n’a que mépris pour les SS. Nous sommes en décembre 1941. Sensé enquêter sur un présumé sabotage de bombardiers, Harras adopte un comportement suspect qui va entraîner son arrestation…

Des Teufels General
de Helmut Käutner
Allemagne de l’Ouest, 1955, 1h57