A presque douze ans, Cyril (Thomas Doret) n’est pas étranger aux luttes et contrariétés que la vie impose. Avec fureur et détermination, le gamin court après deux éléments qu’il affectionne particulièrement, deux vecteurs constitutifs de son identité qui pourtant lui échappent: son père et son vélo. Le premier (Jérémie Renier) l’a autrefois placé dans un foyer pour enfants. Quant au second, son père l’a vendu. Par hasard, Cyril fait la connaissance de Samantha (Cécile de France), patronne d’un salon de coiffure. Cette dernière accepte de l’accueillir chez elle pendant les week-ends. A son contact, le gosse commence à apaiser la colère qui bout continuellement en lui… Comme dans leurs films précédents, les Dardenne font de la blessure filiale le point de départ d’une lecture crue du démantèlement social. Alors que les derniers opus des frangins wallons nous avaient habitués à un pessimisme existentiel imperturbable – réalisme ou misérabilisme? – «Le Gamin au vélo» offre une soupape de répit et de douceur, insufflée qui plus est par une star, ingrédient totalement inédit dans leur filmographie! Le génie cinématographique des auteurs de «La Promesse» est cette année salué par un Grand Prix à Cannes en 2011, ex æquo avec «Il était une fois en Anatolie» du Turc Nuri Bilge Ceylan.
Diaphana édition vidéo