Le Drame de Shanghai

A voir dimanche 2 février 2014 à 0h10 sur France 3 |

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Tombé peu à peu dans l’oubli après la Seconde Guerre mondiale, Georg-Wilhelm Pabst (1885-1967) est certes moins connu que Murnau ou Fritz Lang, mais reste pourtant l’un des cinéastes phares du cinéma allemand d’avant-guerre. Parmi ses nombreuses qualités, il a notamment offert à l’énigmatique Louise Brooks les rôles qui ont littéralement immortalisé son image dans l’histoire du cinéma. De «Loulou» (1928) à «Journal d’une fille perdue» (1929), deux hymnes incandescents à l’amour fou, Louise s’est faite l’emblème avant-gardiste du libre-arbitre féminin.

Dans les années 1930, jouant la carte d’un réalisme presque entomologique, Pabst stigmatise en effet une société dont le rigorisme et l’hypocrisie bafouent toutes les valeurs morales et livre des portraits peu flatteurs de l’Allemagne. Pourtant, en 1932, il ose une digression fantastique en adaptant le roman de Pierre Benoit, «L’Atlantide» et délaisse toute portée socio-politique en 1938 pour réaliser «Le Drame de Shanghai», un agréable film d’espionnage empreint d’exotisme.

Pour gagner sa vie, Kay Murphy chante dans un cabaret de Shanghai. Ivan, son ancien amant, ne lui laisse aucun répit et se sert de la fille qu’ils ont eue ensemble pour la faire chanter. Sous la contrainte, Kay est obligée de participer aux manigances de la secte du «Dragon noir» qui prépare dans l’ombre l’assassinant du futur dirigeant chinois. Quelque part dans cette foule cosmopolite, un journaliste français représente la seule issue de secours pour la jeune femme.

de Georg Wilhelm Pabst
France, 1938, 1h45