A voir samedi 18 juin 2016 à 8h50 sur RTS Un |
Auteur de navets en série, André Hunebelle (1896-1985) a bercé les dimanches pluvieux de plusieurs générations de téléspectateurs. Venu tard au cinéma, après avoir été un maître verrier reconnu, Hunebelle compte plusieurs titres de gloire à son actif, dont celui d’avoir tiré de l’anonymat Louis de Funès en lui accordant le rôle principal de l’ineffable «Taxi, roulotte et corrida» (1958) et fait écrire à Michel Audiard ses premiers dialogues franchouillards («Mission à Tanger», 1949).
Dès 1953, le réalisateur du «Capitan» se lance dans le film de cape et d’épée avec «Les Trois Mousquetaires». Six ans plus tard, il tourne «Le Bossu», adapté du roman-feuilleton paru dans la presse parisienne au cours de l’année 1857… Flanqué de son fidèle laquais Passepoil (Bourvil) le chevalier Henri de Lagardère (Jean Marais) va avoir fort à faire pour contrer les menées de l’odieux Prince Philippe de Gonzague (François Chaumette) qui veut se débarrasser du Duc Philippe de Nevers (Hubert Noël)…
Dans le rôle du preux justicier, Jean Marais a fait se pâmer bien des grands-mères ignorantes de ses frasques avec Jean Cocteau dont il fut l’acteur fétiche. Assurant lui-même ses cascades bondissantes, il exhale un charme suranné qui culmine dans la séquence où il prononce la phrase que tout le monde attendait à l’époque: «Si tu ne viens pas à Lagardère, Lagardère ira à toi», tout en exécutant la fameuse «Botte de Nevers» avec une énergie juvénile à laquelle la mise en scène d’Hunebelle, d’une platitude folle, ne rend pas vraiment hommage…
de André Hunebelle
France, 1959, 1h45