Le Bonheur

A voir dimanche 6 septembre 2015 à 0h20 sur France 3 |

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Né en 1890, Marcel L’Herbier fait son entrée dans le septième art par le service cinématographique des Armées où il visionne «Forfaiture» de Cecil B. De Mille, film qui le décide à vouer sa vie au cinéma. Il élabore avec Louis Delluc et Germaine Dulac l’école impressionniste française. Cofondateur de la Cinémathèque française en 1936, Marcel l’Herbier est donc l’une des figures de l’avant-garde française de l’avant-guerre. Ses films sont marqués par une grande audace formelle, comme en témoignent «El Dorado» (1921), «L’Inhumaine» (1924) et, surtout, «L’Argent» d’après le roman de Zola.

L’avènement du parlant anémie toutefois le sens poussé de L’Herbier pour l’expérimentation. Il tourne dès lors des médiocres mélodrames ou des films policiers tirés de Gaston Leroux, où il fait preuve d’une belle maîtrise technique, mais qui restent très classiques. Réalisé en 1935, «Le Bonheur» raconte l’histoire d’un dessinateur anarchiste qui blesse une star du cinéma d’un coup de revolver. Parce qu’elle représente ce qu’il abhorre, il réclame son acquittement lors du procès. Pour ne rien arranger, ladite star s’éprend de l’anar… Bien inspiré, L’Herbier dresse ainsi le portrait d’un écorché vif attachant et d’une sincérité déconcertante, mettant ainsi en évidence le fossé qui sépare les petites gens du monde galvaudé des people. Un mélodrame sérieux et un brin larmoyant, sauvé par d’excellents acteurs, dont Michel Simon dans un rôle assez comique.

de Marcel L’Herbier
France, 1935, 1h45