A bientôt septante ans et trente-deux longs métrages à son actif, et non des moindres, Steven Spielberg n’a plus grand chose à prouver. Signant son premier film sous pavillon Disney, le réalisateur des «Dents de la mer» (1975) étonne pourtant en nous gratifiant d’un «BGG» (abréviation un peu saugrenue de «Bon Gros Géant» guère enthousiasmant!
Un soir, à Londres, une petite orpheline insomniaque est enlevée par un géant. Loin de la manger comme le font habituellement ses congénères, il la ramène dans son antre d’alchimiste, désireux de tromper la solitude qui lui pèse. Le géant initie alors sa captive à son très singulier métier: «cultivateur de rêves», il souffle les songes à l’oreille des êtres humains endormis…
Ainsi résumée, l’histoire, due au merveilleux écrivain Roald Dahl («Charlie et la chocolaterie», «Fantastique Maître Renard», «Matilda», etc.), promet un film fantastique gorgé de poésie. La, on en est très loin… D’une laideur peu commune (ah, le brouet infâme de la 3D!), ce «BGG» n’a rien du vaccin anti-grisaille qu’il aurait pu incarner. Certains murmurent que Spielberg a déjà quitté Disney pour Universal. Espérons que la firme qui a produit «Les oiseaux» d’Hitchcock l’inspirera davantage…
THE BFG
de Steven Spielberg
Etats-Unis, 2016, 1h57