A voir dimanche 15 mai 2016 à 0h20 sur France 3 |
Aviateur pendant la Première Guerre mondiale, romancier dada et journaliste sportif, Henri Decoin prête rapidement sa plume aux domaines plus artistiques du théâtre et du cinéma, et se met à travailler comme assistant dès la fin des années 1920. Autodidacte et éclectique, le cinéaste manie aussi bien les codes de la comédie romantique («Battement de cœur», 1940), du drame («Les amoureux sont seuls au monde», 1948), de l’adaptation littéraire («La Vérité sur Bébé Donge», 1952), du polar («Razzia sur la chnouf», 1955), que du film de cape et d’épée («Le Masque de fer», 1962).
Au début des années 1940, fort de ses réussites avec l’actrice Danielle Darrieux, dont il est aussi l’époux (en quatrièmes noces), Henri Decoin réalise «Le Bienfaiteur» avec Raimu, le «monstre sacré» du cinéma français de l’époque. Dans le rôle de M. Moulinet, ce dernier joue un bandit qui a une double vie: bienfaiteur dans sa cité, il soulage les plus pauvres et invite à dîner chaque dimanche les notables du pays, mais dirige en parallèle une bande de dangereux malfaiteurs sous le pseudonyme de Guillot… Un film symptomatique du cinéma français juste avant l’occupation, à la fois parsemé de variétés et porté par d’excellents seconds rôles, dont une brève apparition de la jeune Simone Signoret en secrétaire, et qui vaut avant tout pour l’interprétation de Raimu, toujours formidable dans les rôles à double personnalité.
de Henri Decoin
France, 1942, 1h28