Ours d’or à Berlin, le cinquième long-métrage de la jeune réalisatrice et critique de cinéma française Mia Hansen-Løve («Tout est pardonné» et «Le Père de mes enfants») raconte l’histoire de Nathalie (Isabelle Huppert), professeur de philosophie dans un lycée parisien, mère de deux enfants et mariée depuis 25 ans. Passionnée par les livres, elle publie différentes collections de manuels scolaires et ouvrages commentés. Tandis que sa mère atteinte de démence (Edith Scob) devient de plus en plus ingérable, Nathalie ne se doute pas que l’avenir lui réserve encore des surprises…
Elle-même fille de prof de philo, Hansen-Løve nous plonge ainsi dans une vie remplie de citations de philosophes, de Rousseau à Levinas en passant par Proudhon, en parvenant toujours à contourner les clichés pour exprimer la complexité sentimentale de ses personnages. Grâce à une caméra très mobile et à un scénario qui déjoue toutes les attentes, la cinéaste maintient l’effervescence pour aborder des thèmes comme l’adéquation entre mode de vie et pensée, autrement dit les idéaux révolutionnaires et le train-train bourgeois, tout en dénonçant des préjugés machistes. Non, après quarante ans les femmes ne sont pas «bonnes à jeter à la poubelle», tel que le découvre Nathalie en retrouvant sa liberté et la possibilité d’un autre avenir. Un film philosophique qui ne se prend pas la tête, mais passe bien par les émotions!
de Mia Hansen-Løve
France/Allemagne, 2016, 1h38
