L’Atlantide

A voir dimanche 20 octobre 2013 à 0h10 sur France 3 |

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Tombé peu à peu dans l’oubli après la Seconde Guerre mondiale, Georg-Wilhelm Pabst (1885-1967) est certes moins connu que Murnau ou Fritz Lang, mais reste pourtant l’un des cinéastes phares du cinéma allemand d’avant-guerre. Parmi ses nombreuses qualités, il a notamment offert à l’énigmatique Louise Brooks les rôles qui ont littéralement immortalisé son image dans l’histoire du cinéma. De «Loulou» (1928) à «Journal d’une fille perdue» (1929), deux hymnes incandescents à l’amour fou, Louise s’est faite l’emblème avant-gardiste du libre-arbitre féminin.

Durant les années 1930, Pabst s’emploie à porter à l’image, avec l’objectivité d’un entomologiste, la situation sociale qui draine l’Allemagne. Jouant la carte du réalisme, Pabst stigmatise en effet une société dont le rigorisme et l’hypocrisie bafouent toutes les valeurs morales, livrant un portrait peu flatteur de l’Allemagne des années 1930. Pourtant, en 1932, il ose une digression fantastique en adaptant le roman de Pierre Benoit, «L’Atlantide».

Deux officiers se perdent dans le désert et atteignent la mythique cité d’Atlantide. Aveuglé par son amour pour la cruelle et magnifique reine Antinéa, Saint-Avit assassine Morhange, son équipier. Dans sa version, Pabst se sert de la figure de la reine pour explorer les tréfonds de l’âme d’un homme rendu fou par la fascination qu’il voue à cette femme. Une coïncidence troublante sachant qu’à cette période, Hitler fait ses premiers pas de politicien.

de Georg Wilhelm Pabst
France / Allemagne, 1932, 1h2