A voir mercredi 26 octobre 2016 à 20h55 sur France 4 |
Apparue au début de l’ère du numérique, la saga de «l’Age de glace» a connu d’emblée un succès planétaire, tant public que critique. Après un numéro deux très jouissif, qui recyclait adroitement le délire nonsensique d’as du cartoon d’antan comme Tex Avery (1908-1980) ou Chuck Jones (1912-2002), le spectateur était en droit d’espérer beaucoup de la suite. Las, ce troisième volet, même s’il reste agréable à suivre, trahit cependant une baisse de régime.
On y retrouve certes l’écureuil Scrat, véritable mascotte de la série, qui continue à vivre ses aventures en parallèle au récit principal. Mais ici, et de façon significative, le sciuridé hystérique abandonne de manière toute provisoire la chasse au gland fatidique, poursuivant de ses assiduités une femelle enjôleuse qui, pour son malheur, est de la famille des anomaluridés, autrement dit un écureuil volant. Partant, tout le film baigne dans ce désir de maternité (ou de paternité). C’est ce qui lui est sans doute fatal, car cette thématique bien trop politiquement correcte supporte mal l’irrespect parfois empreint de méchanceté, indispensable à la parodie.
Terriblement envieux de Manny et Ellie, ses compères mammouths en attente d’un heureux événement, Sid pique trois œufs anonymes dont il se propose d’adopter tendrement la progéniture. La portée qui en résulte se révèle un brin encombrante, puisqu’il s’agit de trois charmants petits tyrannosaures dont la maman, plutôt énervée, ne tardera pas à réclamer la garde… Contredisant le caractère jusque-là plutôt déjantée et infantile de la série, cette aspiration légitime à la maturité se révèle un peu lénifiante, surtout en regard de la dimension joyeusement régressive attachée au genre burlesque.
Ice Age: Dawn of the Dinosaurs
de Carlos Saldanha & Mike Thurmeier
Etats-Unis, 2009, 1h40