A voir vendredi 11 novembre 2016 à 16h10 sur France 4 |
Perdu au beau milieu d’une étendue de glace désertique, un écureuil aux yeux globuleux s’efforce de casser une précieuse noisette en sautant à pieds joints dessus… Ce faisant, le pauvre rongeur affamé fendille un tantinet la glace, provoquant une catastrophe en chaîne mémorable. Fuyant le cataclysme produit par son geste inconsidéré, l’écureuil finit sous le pied d’un mammouth peu amène.
Perfection de l’animation en images de synthèse, aspect drolatique des protagonistes, vitesse phénoménale d’exécution du gag… On voit venir la conversion enfin réussie des folies à la Tex Avery en images de synthèse! La restitution des poils et fourrures des créatures de Chris Wedge est impressionnante. A l’époque, l’auteur de «Bunny» (un des premiers courts-métrages images de synthèse à avoir décroché un Oscar) n’a cependant pas témoigné de la même lucidité qu’un John Lasseter («Monstres & Co») qui, conscient du vieillissement express des «nouvelles technologies», soignait particulièrement le scénario – entre «Toy Story» (1995) et «Monstres & Co» (2002), il y a déjà tout un monde. Au-delà de ses prouesses synthétiques indéniables, le film de Wedge offre un scénario un peu plat, vague synthèse du Livre de la jungle et de l’épisode de la Bible consacré à Moïse sauvé des eaux.
L’ère glaciaire faisant rage, tous les animaux décident d’un commun accord de converger le Sud où ils espèrent trouver des cieux plus accueillants et, surtout, une température plus clémente. Parmi ces masses animales en mouvement, trois bestioles détonnent un peu. Il y là Manfred, un mammouth ombrageux, Sid, un singe paresseux intarissable et Diego, un tigre mal adapté à cette époque consensuelle. Réunis par le hasard, ces trois mammifères dégottent sur leur chemin un charmant bébé humain qu’ils vont s’efforcer de ramener sain et sauf chez les siens. Si les scénaristes ont fait ce qu’ils pouvaient pour contrebalancer cet assaut de tendresse bêtement anthropomorphiste en semant ci et là quelques pointes d’ironie, ne boudons pas pour autant notre plaisir, «L’Âge de glace» offre quelques éclairs de pure folie… synthétique et inaugure une série d’ores et déjà mythique!
de Chris Wedge & Carlos Saldanha
Etats-Unis, 2001, 1h21