A voir mardi 25 février 2014 à 02h25 sur Arte |
Figure de proue du mélodrame hollywoodien, né d’un père italien et d’une mère suisse-alémanique, Borzage est considéré comme «un des plus grands peintres de l’amour à l’écran» (H. Agel). En transcendant l’existence de tous ses personnages par l’amour, le cinéaste fut comparés par certains à Griffith ou Chaplin tant son invention d’un langage cinématographique était poétique et universel. Séduisant les studios hollywoodiens comme les milieux d’avant-garde, ses mélodrames à la charge émotionnelle incomparable inspireront de nombreux successeurs, parmi lesquels Nicholas Ray ou Douglas Sirk.
Lors de la Première Guerre mondiale, Frederick Henry est envoyé sur le front italien en tant qu’ambulancier. Blessé au combat, il est soigné par Catherine, une infirmière dont il tombe follement amoureux. Une fois remis sur pied, le soldat repart au combat tandis que Catherine, enceinte, s’enfuit en Suisse, le laissant dans un profond désarroi. Il devra dès lors faire un choix entre ses élans patriotiques et amoureux.
Réalisé en 1932, «L’Adieu aux armes» constitue la première adaptation cinématographique d’un roman d’Hemingway, ou devrait-on plutôt dire, une interprétation. Frank Borzage fait sien le texte de l’écrivain et impose son univers peuplé de destins amoureux homériques. Les horreurs de la guerre ne sont alors plus traitées comme telles, mais à travers l’impossibilité pour deux êtres de vivre pleinement leur passion, un sentimentalisme que détesta Hemingway. Davantage humaniste que satirique, Borzage s’est accompli au sein du mélodrame, genre qu’il considérait le plus à même de restituer les aspérités de la vie. Repris par Charles Vidor en 1957, «L’Adieu aux armes» n’atteignit pas le seconde fois le souffle lyrique qui lui insuffla Borzage.
A Farewell to Arms
de Frank Borzage
Etats-Unis, 1932, 1h20