La Porte du Paradis

A voir dimanche 23 avril 2017 à 20h55 sur Arte |

En 1890 dans le Wyoming, à la fin de la conquête de l’Ouest, le comté de Johnson devient le théâtre d’une guerre civile qui oppose les minorités nationales aux grands propriétaires terriens de la région. Propulsé au cœur de ce conflit, un shérif diplômé d’Arvard (Kris Kristofferson) et un tueur à la botte d’un syndicat d’éleveurs (Christopher Walken) se disputent les faveurs d’une prostituée d’origine française (Isabelle Huppert)…

Inspiré d’un épisode méconnu de l’histoire américaine, «La Porte du Paradis» est le chef-d’œuvre maudit de Michael Cimino, qui a provoqué la faillite de la société de production United Artists, fondée par les pionniers du cinéma Charlie Chaplin, Douglas Fairbanks, Mary Pickford et D. W. Griffith. En s’attaquant au mythe fondateur des Etats-Unis, celui du melting-pot, le réalisateur s’est attiré les foudres du public et de la critique, alors peu enclins à se confronter à la réalité du massacre des populations civiles après l’épisode du génocide indien. Contraint de s’autocensurer, Cimino présenta une version amputée d’une trentaine de minutes au Festival de Cannes en 1981, un dommage qui ne fut réparé qu’en 2012, à l’occasion de la restauration du film dans sa version «director’s cut» et de son édition en Blu-ray.

Chorégraphié et mis en scène avec la précision d’un métronome, «La Porte du Paradis» est l’une des fresques historiques les plus importantes et ambitieuses du septième art. Basée sur le motif du cercle, elle donne à voir d’incessantes rondes à l’issue tantôt heureuse (le bal), tantôt tragique (les courses-poursuites), que le chef-opérateur Vilmos Zsigmond capte dans toute leur force lyrique, tandis que le jeu des acteurs et l’intelligence du scénario viennent parachever la perfection de cette œuvre remarquable à tous points de vue.

Heaven’s Gate
de Michael Cimino
Etats-Unis, 1980, 3h27