A voir dimanche 5 février 2017 à 20h55 sur TF1 |
Le 3 avril 1968 sortait la toute première adaptation cinématographique du célèbre roman de Pierre Boulle, «La Planète des singes». Franklin J. Schaffner conférait une dimension quasi voltairienne à ce conte post-nucléaire, ménageant un dénouement saisissant qui allait sidérer la planète «cinéma» toute entière, au point de générer en un peu plus de trois ans pas moins de quatre suites et une série télévisée, sans parler du «remake» superfétatoire de Tim Burton en 2001.
En 2011, voilà que Rupert Wyatt répond à une question que nous sommes nombreux à nous être posée: comment diable les singes sont-ils devenus tout puissants? Pour trouver un remède à la maladie d’Alzheimer, des scientifiques expérimentent un traitement sur des singes. Mais les effets secondaires ne tardent pas à se manifester et leurs capacités cérébrales augmentent sensiblement. Le laborantin Will Rodman recueille alors César, un petit singe orphelin. Ils vivent ensemble pour un temps, comme une famille. Mais un jour, César fait preuve d’une agressivité insoupçonnée envers un voisin, forçant Will à regarder la réalité en face: les singes ne sont pas des animaux domestiques. Placé dans un refuge, César est confronté à une telle cruauté qu’il décide de prendre les choses en main…
Généralement conçus pour faire de l’argent, les prequels (films genèses) reçoivent un accueil critique souvent déplorable. Mais «La Planète des singes: les origines» évite la médiocrité en n’étant justement pas le blockbuster que l’on attendait. Privilégiant la dimension humaine de son histoire sur les effets numériques tape-à-l’œil et les combats sanguinaires, Rupert Wyatt décrit un soulèvement animal presque pacifique et développe la relation qui lie l’homme à l’animal avec beaucoup de sentiments.
Comme Schaffner avant lui, il prend le temps d’installer son univers, de présenter ses protagonistes (un César aux yeux verts incroyablement touchant) et de faire monter la tension d’une révolte qui s’avère nécessaire. En effet, en choisissant, pour la première fois dans l’histoire de cette franchise, de nous raconter ces origines selon le point de vue de l’animal, le cinéaste fait appel à un fort sentiment d’empathie qui justifiera, à nos yeux, chacun des actes commis par les singes. Attendons de voir si «La Planète des singes: l’affrontement», prévu pour 2014, redorera le blason des hommes. Mais rien n’est moins sûr…
Rise of the Planet of the Apes
de Rupert Wyatt
Etats-Unis, 2011, 1h50