La Peau douce

A voir jeudi 13 novembre 2014 à 13h30 sur Arte |

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François Truffaut n’a eu de cesse de vouloir surprendre son monde (et lui-même) en tournant consciemment ses films les «uns contre les autres» — un exemple parmi tant d’autres, «La Peau douce» (1964) prend l’exact contre-pied formel et thématique de «Jules et Jim» (1962), adapté du premier roman d’Henri-Pierre Roché. Si ce dernier démontrait l’impossibilité d’aimer en dehors de la formule conventionnelle du couple dans ce dernier, «La Peau douce» dynamite cette idée en constatant l’échec incontournable de l’amour.

En voyage à Lisbonne à l’occasion d’une conférence sur Balzac, l’écrivain Pierre Lachenay fait la connaissance de Nicole, une magnifique hôtesse de l’air avec laquelle il débute une relation passionnée. Mais Franca, son épouse, l’attend à Paris…

Inspiré d’un fait-divers, «La Peau douce» fait l’examen complet et implacable de l’adultère et de ses conséquences à travers le personnage anti-héroïque de Pierre. A l’inverse de «Jules et Jim», Truffaut se débarrasse des mouvements de caméra et des envolées poétiques pour ramener son sujet au plus près de la réalité. A dessein dans la mesure où son cinéma a toujours été un moyen de révéler la sauvagerie «enfouie» de l’homme sous les dessous ordinaires et grisâtres du quotidien. Et c’est bien cette capacité à dévoiler l’invisible qui fait que le cinéma est effectivement «plus vrai que la vie».

de François Truffaut
France / Portugal, 1964, 1h55