Là où chantent les écrevisses

Adapté du fameux roman de l’écrivaine et zoologiste américaine Delia Owens, «Là où chantent les écrevisses» raconte l’histoire de Kya (Daisy Edgar-Jones), qui habite en Caroline du Sud, dans une maison isolée au milieu d’un marais. Pour gagner de quoi vivre, la jeune Kya parcourt les cours d’eau en barque à moteur et récolte des mollusques et crustacés qu’elle troque à l’épicerie du coin. Cette destinée lui vaut le surnom de «fille du marais» auprès des habitants du village le plus proche. Tandis qu’elle entre dans l’âge adulte, un jeune homme qu’elle connaissait bien est retrouvé mort. La police et toute la communauté la désignent aussitôt comme coupable…

Partant du procès, «Là où chantent les écrevisses» nous raconte toute une vie dans une nature qui fait rêver, des années 1950 jusqu’à nos jours. Le film alterne avec efficacité entre romances en flashbacks et retours parcimonieux au présent du tribunal pour relancer l’intrigue. Qu’importe si le traitement du racisme dans le Sud profond semble très idéalisé ou si la jeune fille apprend un peu vite à lire et à s’en sortir, les décors sont époustouflants – la majesté des arbres vêtus d’un soyeux duvet blanc le disputant à la beauté des étendues d’algues ou de roseaux verts pétants. Dès lors, la bienveillance du personnage et son amour de la nature se reflètent dans chaque paysage, donnant corps à un mélodrame plein de sensibilité.

de Olivia Newman
Etats-Unis, 2021, 2h05