A voir vendredi 10 octobre 2014 à 0h50 sur RTS Un |
Trois ans après avoir fait hurler de peur le public face aux attitudes démoniaques de la jeune Regan dans «L’Exorciste» (1973), Hollywood remet l’Antéchrist à l’honneur en confiant «La Malédiction» à Richard Donner, jeune réalisateur prometteur qui changera plus tard de registre en réalisant l’indémodable «Les Goonies» (1985) et la tétralogie musclée de «L’Arme fatale».
Suite à la fausse couche de son épouse Katherine, l’ambassadeur Robert Thorn adopte en secret Damien, un adorable petit garçon qu’il fait passer pour leur enfant biologique. Cinq ans plus tard, une série de drames mystérieux entache le bonheur paisible de la petite famille. C’est alors que le père Brennan, flanqué d’un photographe, se met à désigner Damien comme le responsable des maux qui affligent les Thorn…
Succès tapageur lors de sa sortie, «La Malédiction» touche plus directement aux dérives politiques et religieuses qu’au folklore satanique. Originaire d’Europe, le jeune Damien symbolise en filigrane la méfiance des Etats-Unis envers le Vieux Continent, tandis que les écarts de conduite de l’église catholique sont vivement critiqués, à travers la figure du prêtre et de sa mort brutale. C’est certain, si les amateurs d’horreur démoniaque qui s’attendaient à un florilège de scènes de possession ont fait la grimace, Richard Donner a réussi là un excellent et étrange représentant du genre fantastique, bercé par les chœurs diablement inquiétants de Jerry Goldsmith, compositeur expert du genre («Poltergeist», «Alien», «La Quatrième dimension»…).
The Omen
de Richard Donner
Grande-Bretagne / Etats-Unis, 1976, 1h51
