A voir mardi 31 janvier 2017 à 22h50 sur France 4 |
C’est en 1898 que le Britannique Herbert George Wells (1866-1946) a écrit «La Guerre des Mondes», l’un des premiers livres de science-fiction relatant un affrontement sans merci entre l’espèce humaine et un envahisseur extraterrestre pour le moins terrifiant, qui use de «rayons ardents», d’armes chimiques et de tripodes. Ce roman fondateur va être l’objet de plusieurs adaptations, dont celle, très impressionnante, de Steven Spielberg.
En 1938, Orson Welles (1915-1985), démocrate et humaniste convaincu, déclenche une panique généralisée en orchestrant avec sa troupe du Mercury Theater une adaptation radiophonique diablement réaliste du roman de son homonyme H.G. Wells, une réussite qui lui vaudra d’être engagé par la Universal pour tourner «Citizen Kane» (1941).
En 1953, dans l’ambiance réfrigéré de la guerre froide, le cinéaste américain Byron Haskin (1899-1984) assimile symboliquement la menace martienne au soi-disant péril communiste qui guette alors les Etats-Unis «libres» d’Amérique. Transposant l’action de Londres en Californie, le réalisateur de «Quand la Marabunta gronde» (1954) qui fait de même mais avec des fourmis rouges, parvient à restituer de façon très crédible l’invasion des soucoupes volantes, mêlant effets spéciaux et images d’archives de la seconde guerre mondiale!
Cinquante ans après, Steven Spielberg filme l’apocalypse selon H.G. Wells avec un talent monstrueux et une cruauté sublime qui lui fait hélas trop souvent défaut (comme en témoigne la niaiserie abyssale de son «Cheval de guerre» qui, il y a quelques années déjà, trottina sur nos écrans). Décrivant une destruction méthodique et rationnelle du genre humain, qui, à bon escient, fait écho à la Solution finale, il lègue à l’histoire du cinéma l’un de ses films catastrophes les plus aboutis, prétexte à des tableaux dantesques de terreur collective, dont la violence n’arrive pas à être désamorcée par un «happy end» familial de pure façade!
War of the Worlds
de Steven Spielberg
Etats-Unis, 2005, 1h52