A voir mercredi 5 février 2014 à 23h45 sur Arte |
La veille de la fête du feu, premier jour du calendrier iranien, Rouhi est mandatée pour nettoyer l’appartement d’un couple en crise. Mojdeh, l’épouse, soupçonne son mari de la tromper avec la voisine, une jeune coiffeuse divorcée. A l’aube de son propre mariage, Rouhi se met à douter d’un amour qu’elle pensait inaltérable.
Formé à l’Institut du Jeune Cinéma de Téhéran, Asghar Farhadi est devenu l’un des auteurs les plus marquants des années 2000. Reconnu tardivement («Une Séparation», 2011), le cinéaste iranien traite à merveille les relations de couple et les contraintes que la société leur impose. En 2003 déjà, il racontait les mésaventures d’un homme contraint de divorcer et de partir chasser le serpent dans «Danse avec la poussière». Un an plus tard, «Les Enfants de Belle Ville» suivait un jeune Iranien condamné à mort.
Dans «La Fête du feu» (2007), Farhadi se livre à une autopsie frondeuse d’une crise conjugale. Avec élégance, il met en scène l’intrusion progressive de Rouhi, ménagère d’un jour, dans la vie de couple déclinante de ses clients. Son visage trahit les mots qu’elle n’ose prononcer tandis que la caméra, fluide, accompagne les découvertes surprenantes qu’elle fait à mesure qu’elle range l’appartement, et partant, les conflits du couple. Au-delà de l’histoire de ses héroïnes, cette intrigue dresse également le portrait de l’Iran, où la tension entre tradition et modernité est plus que jamais palpable.
Chaharshanbe-soori
de Asghar Farhadi
Iran, 2006, 1h44