A voir samedi 11 janvier 2014 à 8h55 sur RTS Un |
En 1860, le trappeur Jed Cooper se fait détrousser par la tribu indienne de Red Cloud, hostile à la politique de conquête des tuniques bleues. Il s’engage alors dans l’armée du colonel Marston, surnommé le boucher de Shyloh. Animé par un désir de vengeance, ce dernier met au point une stratégie pour attaquer les Indiens voisins. Jed Cooper mettra tout en œuvre pour empêcher cette folie sanguinaire…
Réalisé juste après une extraordinaire tétralogie bâtie dans les années 1950 autour de l’acteur James Stewart et du western dit «crépusculaire» («Winchester 73», «Les Affameurs», «L’Appât», «Je suis un aventurier» et «L’Homme de la plaine»), «La Charge des tuniques bleues» met en scène un personnage plus complexe et ambigu que James Stewart, notamment sur le plan des relations qu’il tisse avec les Indiens et ses semblables. Anthony Mann livre une analyse en demi-teintes des contrastes qui opposent l’état sauvage et «civilisé» et énonce un désir utopique d’harmonie qu’il formule à travers le personnage de Jed Cooper. Celui-ci incarne en effet cette zone tampon, à cheval entre passé et présent, qui ne permet plus de distinguer ces deux univers, ou du moins de prôner la supériorité de l’un sur l’autre. Dans ce deuxième film tourné en CinémaScope, Anthony Mann déploie à l’envi la beauté des paysages américains. Procédant par petites touches de nostalgie et d’impuissance caractéristiques, il nous gratifie de l’un des plus beaux westerns jamais réalisés.
The Last Frontier
de Anthony Mann
Etats-Unis, 1955, 1h38