A voir samedi 2 mai 2015 à 08h20 sur RTS Un |
Howard Hawks (1896-1977), c’est le cinéaste qui «plaçait la caméra à hauteur d’homme», mais n’hésitait pas à jouer de l’inversion sexuelle, conférant une grande force de caractère aux femmes et une indécision chronique aux mâles. Au cours de sa carrière, commencée en 1926, soit encore à l’ère du muet, Hawks a abordé tous les genres cinématographiques en les marquant à chaque fois d’un, voire plusieurs, chef-d’œuvres. S’il aborde le western assez tardivement dans sa carrière, il livre les trois monuments du genre que sont «La Rivière rouge» (1948), «La Captive aux yeux clairs» (1952) et «Rio Bravo» (1959).
En 1832, le bateau français le «Mantan» remonte le fleuve Missouri avec à son bord deux trappeurs et une princesse indienne prénomée Teal-Eye. Pour la première fois dans l’Histoire, des hommes blancs vont pénétrer sur le territoire des indiens Pieds-noirs établis dans le Montana, dans le but de nouer des liens commerciaux. Tandis que les deux jeunes hommes tentent chacun de leur côté de gagner le cœur de Teal-Eye, une compagnie concurrente s’emploie à saboter leur mission…
S’appliquant à mettre l’accent sur les rapports humains qui régissent cette microsociété au détriment de l’intrigue, Howard Hawks impose un rythme particulier à son récit, entre contemplation et mélancolie, et en tire un formidable film d’aventures et d’initiation autour de son thème de prédilection: l’amitié. Une leçon de mise en scène magistrale et l’une des plus belles réussites du cinéaste.
The Big Sky
de Howard Hawks
Etats-Unis, 1952, 2h20