La Belle de Moscou

A voir samedi 5 avril 2014 à 08h25 sur RTS Un |

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Né en Géorgie, d’origine israélo-arménienne, Rouben Mamoulian développe un attrait précoce pour le théâtre, ce qui le pousse à abandonner ses études en droit pour se consacrer à la scène. Installé à Londres, il se fait remarquer par le célèbre industriel américain George Eastman, qui l’invite à diriger le théâtre qu’il vient de fonder à Rochester (New York). Fort de ses talents de metteur en scène, Mamoulian fait ses premiers pas de cinéaste en 1929, avec le film «Applause».

Au-delà de ses scénarios, le cinéaste s’est surtout imposé pour ses audaces formelles et techniques. Parmi ses nombreuses révolutions cinématographiques, il a notamment exploré les mouvements de caméra dès l’avènement du parlant malgré les réticences des studios, inauguré des prises de vue inédites pour l’époque, dont le plan subjectif («Dr. Jekyll and Mr. Hyde», 1931), mais aussi réalisé le premier long-métrage Technicolor de l’histoire du cinéma («Becky Sharp», 1935).

Remake de «Ninotchka» d’Ernst Lubitsch (1939) façon musical, «La Belle de Moscou» raconte l’histoire d’Anna Yoschenko, dite Ninotchka, «super-commissaire» soviétique dépêchée par Moscou pour rapatrier trois de ses compatriotes, eux-mêmes censés ramener chez lui le compositeur Peter Boroff qui coule des jours paisibles à Paris. Mais, charmés par le train de vie à la française, les trois camarades ont décidé de prolonger leur séjour, une «faiblesse» à laquelle va rapidement succomber Ninotchka alors qu’elle tombe amoureuse de Steve Canfield, producteur américain de Peter Boroff…

Interprété, entre autres, par Cyd Charisse et Fred Astaire, «La Belle de Moscou» est l’une des dernières comédies musicales de ce danseur légendaire, mais également l’un des derniers films du genre à être produit durant l’âge d’or hollywoodien, un système menacé à plus d’un titre à l’aube des années 1960. Si l’on peut déplorer une intrigue profondément anti-communiste typique de ces années-là, elle importait peu à son auteur qui préféra se concentrer sur les numéros de danse et leur implication narrative.


Silk Stockings

de Rouben Mamoulian
Etats-Unis, 1957, 1h57