La Belle au bois dormant

A voir mercredi 4 janvier 2017 à 11h10 sur RTS Deux |

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Il y a fort longtemps, dans un magnifique royaume, un roi et une reine donnèrent naissance à leur premier enfant. Cette petite fille prénommée Aurore reçut de ses trois marraines les fées la grâce, la beauté et une voix enchanteresse. Au cours de la cérémonie, un vent glacial s’engouffra dans la salle du trône, annonçant l’entrée de la fée Maléfique qui, vexée de n’avoir pas été conviée à la fête, lança une malédiction sur la princesse: avant l’aube de ses seize ans, la jeune fille se piquera le doigt à un rouet avant de sombrer dans un profond sommeil que seul le grand amour pourra contrer. Pour conjurer ce terrible sort, le roi et la reine confièrent leur bébé aux fées pour qu’elles l’emmènent au cœur de la forêt et l’élèvent en la préservant de tout danger…

Ce vingtième long-métrage sorti en 1959, après huit ans de développement (!), caracole sans conteste aux côtés des plus grandes réussites des studios Disney. Adapté des versions de «La Belle au bois dormant» de Charles Perrault et des Frères Grimm, il s’inscrit dans la tradition du conte de fées aux côtés de «Blanche-Neige et les sept nains» (1937) et «Cendrillon» (1950) et constitue l’un des rares Disney à avoir été tourné en Technirama 70mm. Il est également le dernier représentant du premier âge d’or des studios Disney (le second commençant en 1989 avec «La Petite Sirène») et d’un savoir-faire en termes d’animation, qui va peu à peu décliner avec les «101 Dalmatiens», son successeur, désormais régi par une nouvelle politique: l’économie de moyens au détriment du graphisme.

D’une remarquable qualité technique, ce film enchanteur propose une suite de tableaux somptueux, qui correspondent au souhait de Walt Disney de proposer au public une «illustration animée». Qu’il s’agisse de la forêt chaleureuse où grandit la princesse, du château imposant de ses parents, de la profusion de petits détails qui rappellent à la fois les enluminures médiévales et les tableaux des plus grands peintres flamands de la Renaissance, des décors d’inspiration gothique ou du repaire désolé de Maléfique et ses sbires, chaque scène illustre une volonté esthétique jusqu’au-boutiste, laissant une empreinte durable dans l’esprit du spectateur.

de Wolfgang Reitherman & Clyde Geronimi
Etats-Unis, 1959, 1h15