A voir dimanche 28 février 2016 à 0h20 sur France 3 |
Nouveau sommet d’étrangeté du cycle fantastique du Cinéma de Minuit cher à France 3, «Kongo» (1932) de William J. Cowen constitue le «remake» sonore de «West Zanzibar», un film muet réalisé quatre ans auparavant par Todd Browning.
En un lieu perdu de la jungle congolaise, qu’il a fait entourer d’un gigantesque mur d’enceinte, «Deadlegs» Flint (Walter Huston) tient sous sa coupe les indigènes grâce à des pseudo-tours de magie noire qu’il exécute avec la complicité de sa maîtresse Tula (Lupe Velez).
Paraplégique, Flint ourdit en son for intérieur une terrible vengeance à l’encontre d’un homme prénommé Gregg (C. Henry Gordon) qui, il y a huit ans de cela, lui a enlevé sa femme pour la faire revenir à la civilisation. Avec la complicité d’un homme de main, il fait enlever Ann (Virginia Bruce), la fille du dit Gregg, qui a été élevée dans un couvent de Cape Town.
La malheureuse Ann est alors retenue prisonnière plusieurs mois dans un bordel de Zanzibar où elle sombre dans l’alcoolisme. Ramenée dans la jungle, elle est humiliée par Flint qui va l’utiliser comme appât pour attirer son père dans un piège… Produit pour la Metro-Goldwyn-Mayer par le mythique Irving Tahlberg, «Kongo» est ce que l’on appelle un film «pré-code», ce qui signifie qu’il a été réalisé avant la mise en vigueur du fameux Code Hayes (1934-1966), un précis de censure établi par un père jésuite à la demande des producteurs effarouchés par la soi-disant licence de leurs cinéastes et scénaristes!
Tourné deux ans auparavant, «Kongo» accumule les péripéties scabreuses au gré d’un scénario aux rebondissements extravagants et qui n’a de cesse de faire surgir au gré de ses divagations les «perversités» les plus variées. En résulte une atmosphère «malsaine» assez étourdissante, suintant l’érotisme et la sensualité par tous les photogrammes de la pellicule… Bref, une rareté à ne pas manquer!
de William J. Cowen
Etats-Unis, 1932, 1h26