Julia

A voir mardi 21 juin 2016 à 1h15 sur Arte |

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Dix ans après «La Vie rêvée des anges», qui lui avait valu plusieurs Césars et le prix de la meilleure interprétation féminine ex-aequo au Festival de Cannes pour ses actrices Elodie Bouchez et Natacha Régnier, Erick Zonca revient avec son dernier film en date, «Julia». Tourné aux Etats-Unis, en anglais, ce drame sentimental recyclé en road-movie bénéficie de la force d’interprétation de celle qui, bien que découverte trop tardivement, illumine depuis lors tous les films auxquels elle participe de son aura furtive: Tilda Swinton. Son interprétation de Julia confirme le sens du casting et de la direction d’actrice du trop rare Erick Zonca.

Fanée par une vie sentimentale peu épanouie, la méticuleuse Julia dilue son chagrin dans le vin, ce qui entache progressivement sa vie professionnelle. De plus en plus exubérante, elle se fait licencier et fréquente depuis de façon alternative les clubs de nuits et ceux pour alcooliques anonymes. Elle accepte, pour renflouer les caisses, la proposition d’une mère déboussolée: kidnapper son fils dont la garde a été confiée à son riche industriel de grand-père. Lorsque Julia réalise dans quel pétrin elle s’est fourrée, elle n’aura plus d’autre choix que de persévérer…

Avant d’expérimenter une relation mère-fils traumatisante dans «We Need to Talk about Kevin», Tilda Swinton a fait ses armes dans ce rôle de ravisseuse d’enfant… sauf qu’ici finit par s’établir, après un premier contact plutôt tapageur entre la kidnappeuse bourrée et le petit nanti, une cohabitation emprunte du syndrome de Stockholm. Largement inspiré de «Gloria» de John Cassavetes, «Julia» fascine par le jeu de ses comédiens, qui parviennent à accrocher le spectateur au destin de leurs personnages, avec tendresse et fracas.

de Erick Zonca
France / Etats-Unis, 2007, 2h20