A voir jeudi 22 décembre 2016 à 23h40 sur RTS Un |
Né en 1936, l’Anglais Ken Loach est un sujet frondeur et marxiste de sa Majesté. Formé à la télévision, il a fait ses débuts à la fin des années soixante, alors que s’éteint le feu libertaire. L’arrivée de Miss Thatcher au pouvoir dès 1979 l’a rangé définitivement dans le camp des réalistes de gauche. Fidèle à ses idéaux, Loach enregistre film après film la faillite consentie d’un système économique dont les martyrs n’ont même plus droit à la compassion. Toujours solidaire des exploités, Loach ajoute avec «Jimmy’s Hall» un nouveau trophée à son tableau de chasse politique en racontant une histoire qui a fait trembler le comté de Leitrim (Irlande) dans les années 1930.
Fuyant la guerre civile, le militant Jimmy Gralton avait trouvé refuge aux Etats-Unis durant dix longues années. Le temps du retour ayant sonné, c’est un dans un village tiraillé entre les traditions et la modernité qu’il pose sa valise. Si les jeunes âmes du comté l’incitent à rouvrir le «Hall», un lieu de culture, de danse et de discussion ouvert à tous, les représentants de l’Eglise, soutenus par les propriétaires terriens, font rapidement entendre leur voix. Liés au nouveau gouvernement mis en place, ces derniers perçoivent d’un très mauvais œil les activités de ce communiste convaincu et de sa bande de partisans débauchés…
Il y a quelques mois, Ken Loach annonçait que «Jimmy’s Hall» sera son dernier film. Un choix d’autant plus dur à avaler qu’une fois de plus, le cinéaste parvient à reproduire cette formule magique qui lui est propre et qui consiste à entremêler une dimension rigoureusement historique à une sensation étourdissante de réalisme. Mais séchons nos larmes car à l’issue de la projection du film au dernier festival de Cannes, l’auteur de «Kes» (1969), «Riff-Raff» (1991) et «Le Vent se lève» (2006) est revenu sur cette décision. Quand la magie opère…
de Ken Loach
Grande-Bretagne / France / Irlande, 2014, 1h46