A voir mardi 21 janvier 2014 à 22h40 sur D8 |
Pur produit d’une cinéphilie «impure», l’Américain Tarantino est sans doute le premier représentant de cette génération de cinéastes qui a appris à connaître le cinéma par le biais des cassettes vidéos – il a travaillé dans un magasin de location de VHS pour subvenir à ses besoins. «Jackie Brown» (1998), son troisième long-métrage est une variation très jouissive sur un fait indéniable: l’argent est une idée fixe qui lobotomise la plupart de nos semblables…
Hôtesse de l’air en fin de parcours, Jackie Brown (Pam Grier) convoie de l’argent sale pour le compte de Robbie Ordell (Samuel L. Jackson). Arrêtée par le FBI, Jackie est tirée d’affaire par Robbie qui utilise la bonne réputation d’un «prêteur de caution», Max Cherry (Robert Forster), pour la faire sortir de prison. Mise sous pression par le FBI, qui veut faire tomber Ordell, Jackie va doubler tout ce beau monde…
A travers Pam Grier (dont la performance, magnifique, mériterait mille Oscars), Tarantino a aussi voulu rendre hommage à un certain cinéma noir américain qui a fortement marqué son adolescence. Né en 1949, Pam Grier a été l’égérie des films dits de la «Blaxploitation» – films réalisés dans les années septante, initialement par des cinéastes noirs à l’intention du public noir, et qui cherchaient à donner une image réelle de la vie quotidienne des Afro-américains, tout en offrant pour la première fois des rôles de premier plan à des acteurs noirs – tels que «Shaft», «Superfly», «Trouble man», etc.
de Quentin Tarantino
Etats-Unis, 1997, 2h10