A voir lundi 25 avril 2016 à 20h45 sur RTS Un |
En août 1945, les bombes atomiques américaines rasent entièrement les villes de Hiroshima et de Nagasaki. Malgré les difficultés économiques et la propagande américaine, le cinéma japonais renaît de ses cendres, notamment grâce au «Kaijū Eiga», le film de monstres japonais. Le premier «Godzilla» est réalisé en 1954 par Ishiro Honda, lequel espère naïvement que la fin de son film appelle celle du nucléaire. Godzilla aide alors une population japonaise contrainte à la capitulation à se reconstruire une fierté nationale. Sous prétexte de la menace de titans «nucléogènes», le film de Honda exacerbait un militarisme décomplexé sans choquer l’Occident, jusqu’à ce qu’un savant fou n’invente une arme fatale et se sacrifie sagement avec elle…
Les Majors reprennent aujourd’hui le flambeau, même si les studios japonais ont depuis produit une trentaine de «Godzilla», des séries B dont seuls quelques titres échappent à l’idiotie, comme «Mothra contre Godzilla» (1964). Après le raté de Roland Emmerich en 1998, la Warner a confié à un jeune réalisateur talentueux, Gareth Edwards, le soin du nouveau remake: enfant, Ford a vu de ses propres yeux une bête mutante détruire une centrale nucléaire. Devenu militaire, il comprend que seul Godzilla peut sauver l’humanité, n’en déplaise aux scientifiques et à l’armée US!
Bien qu’il s’efforce de renouer avec la puissance symbolique et écologique de l’original et joue efficacement avec le principe spielbergien qui prévoit de retarder au maximum l’apparition des monstres, Edwards n’échappe pas aux clichés du film de catastrophe, à commencer par la recomposition de la famille de Ford, démembrée par les terribles événements, les discours patriotiques et les actes héroïques totalement vains qui ponctuent le film. Reste une déferlante impressionnante de combats.
de Gareth Edwards
Etats-Unis / Japon, 2014, 2h23