Gladiator

A voir jeudi 4 mai 2017 à 21h sur NT1 |

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Habile est sans doute le qualificatif qui convient le mieux au onzième long métrage de l’auteur de «Légende»: d’une part, il fait entrer dans l’arène l’arsenal des trucages numériques (pour reconstituer le Colisée), d’autre part, il reprend quasi sur le mode du collage tous les ingrédients du genre «péplum».

A y regarder de plus près, «Gladiator» réutilise tels quels moult éléments de «La Chute de l’Empire romain» (1964), «Ben-Hur» (1925 et 1959), «Spartacus» (1960) ou «Barrabas» (1962), qui ont tous constitué des tentatives plus ou moins réussies d’exploiter sur le mode de la superproduction hollywoodienne les péplums extravagants et souvent très bon marché des firmes italiennes, tant au début du Muet que dans les années 1950 et 1960.

Avec un certain aplomb qui fait le charme du film, Scott renoue donc avec le péplum hollywoodien en racontant sur un mode réaliste (dont se moquaient bien les cinéastes italiens) les infortunes du général Maximus (Russell Crowe). A la mort de l’Empereur Marc Aurèle (Oliver Reed), ce pauvre Maximus a des ennuis avec son successeur, l’ignominieux Commode (Joaquin Phoenix), celui-ci ranimant les jeux du cirque (interdits par Marc Aurèle) pour s’attirer les faveurs du bon peuple.

Prenant toutes les libertés avec la vérité historique (Commode n’a pas tué son père comme on le voit au début du film), Scott ne manque pas de distiller un débat «politiquement correct» sur les nécessités de la démocratie qui, à l’époque, n’était pas vraiment d’actualité. Mais, dans le même temps, il ressuscite de façon très spectaculaire sur le grand écran toute la violence des jeux des gladiateurs…

de Ridley Scott
Etats-Unis / Grande-Bretagne, 2000, 2h35