Gigi

A voir mercredi 22 février 2017 à 13h35 sur Arte |

Le cinéaste américain Vincente Minnelli (1910-1986) a été l’un des derniers grands metteurs en scène à œuvrer au sein du système dit «des studios». Reconnu pour ses comédies musicales, ce fils d’un violoniste italien a œuvré avec un égal talent dans les genres de la comédie et du mélodrame.

Pour définir son génie en deux mots, disons que ce coloriste fabuleux plaide toujours pour l’imaginaire flamboyant contre une réalité aliénante, avec les tensions que cela suppose. Partant, «Gigi» (1958) constitue une sorte de parenthèse enchantée, où le réalisateur de «Brigadoon» (1954) décrit avec une tendre ironie une société en train de disparaître, se vouant à en sublimer les charmes frivoles et parfois bien cruels.

Très librement adapté d’une nouvelle de Colette publiée en 1944, cette comédie musicale dépourvue de scènes dansées se déroule pour la plus grande partie à Paris (entièrement fantasmé en studio), durant la Belle-Epoque. La jeune et innocente Gigi (Leslie Caron) est préparée par sa grand-tante et sa grand-mère à une vie mondaine où prévaut le cynisme.

Au final, Gigi épousera en tout bien tout honneur Gaston Lachaille (Louis Jourdan), le fils fortuné et désabusé d’un ami de sa grand-mère qui vient de rompre avec sa maîtresse… D’une flamboyance empreinte d’amertume, le vingt-troisième long-métrage de Minnelli recèle l’une des plus belles scènes de son œuvre, quand le père de Gaston (Maurice Chevalier) évoque son passé en l’embellissant de façon déchirante sur fond de crépuscule rose sur la plage de Trouville…

de Vincente Minnelli
Etats-Unis, 1958, 1h56