A voir lundi 26 juin 2017 à 20h40 sur RTS Deux |
Chez Sautet, la simplicité n’est jamais aussi «simple» qu’elle en a l’air! Cet «oiseau qui chante dans son arbre généalogique» (pour reprendre un mot de Cocteau) a sans nul doute pâti de l’image de marque «déposée» pour l’éternité par ses quatre grands films du début des années septante — «Les choses de la vie» (1970), «Max et les ferrailleurs» (1971), «César et Rosalie» (1972), «Vincent, François, Paul et les autres» (1974).
Peintre de la petite bourgeoisie française, Sautet a élaboré un concept de mise en scène en adéquation parfaite avec son sujet, neutre, quasi atonal, rendant à la perfection le conformisme de ses protagonistes en proie au désenchantement. Avec un peu d’attention, le spectateur perçoit pourtant au-delà de la surface lisse des choses et des êtres de l’univers «Sautet» comme une indignation qui couve mais ne prend jamais – exception faite des dernières œuvres où le cinéaste tombe le masque et exhibe un pessimisme radical.
Avec «Garçon», réalisé en 1983, on n’en est pas encore là : film plaisant mais mineur, vaut surtout pour l’abattage d’Yves Montant qui incarne avec talent un serveur dans une brasserie parisienne. Touchant, lâche, menteur, il a le don de compliquer son quotidien et celui des autres.
de Claude Sautet
France, 1983, 1h42