A voir samedi 18 avril 2015 à 02h50 sur Arte |
Avant de quitter l’Australie pour faire une belle carrière aux Etats-Unis («Witness», «Le Cercle des poètes disparus», «The Truman Show», «Les Chemins de la liberté»…), Peter Weir s’est fait connaître en tournant des films au cœur de sa terre natale, parmi lesquels «Pique-nique à Hanging Rock» (1975), où un déjeuner sur l’herbe de jeunes collégiennes tournait au vinaigre, «La Dernière Vague» (1977), l’histoire d’un avocat en proie à des phénomènes surnaturels liés à des rites aborigènes, et «Gallipoli».
Tous deux mordus de course à pied, Archie Hamilton (Mark Lee) et Frank Dunne (Mel Gibson) s’engagent dans l’armée britannique lors de la Première Guerre mondiale et sympathisent sur le trajet qui les conduit à la péninsule de Gallipoli, où ils doivent affronter les soldats turcs…
Sous ses faux airs de film de guerre, «Gallipoli» aborde en filigrane la question de l’identité australienne, tout en dépoussiérant un événement historique peu discuté. Intéressé par l’engagement volontaire des Australiens durant la Première Guerre mondiale, Peter Weir imagine le parcours initiatique d’Archie, résolu à combattre pour représenter les couleurs d’une nation encore jeune à l’échelle de l’Histoire, et de Frank, qui ne saisit pas réellement les enjeux qui le poussent à quitter le bush australien. Aussi, avant d’entrer dans le vif du combat, le cinéaste prend le temps de filmer ces vastes étendues désertiques dans lesquelles naissent une formidable amitié et de grandes illusions, bientôt brisées par les horreurs du combat. A la fois récit initiatique, critique d’une guerre absurde et œuvre contemplative, «Gallipoli» propose de beaux arguments, que la présence du jeune et talentueux Mel Gibson ne fait que souligner.
de Peter Weir
Australie, 1981, 1h50