Furyo

A voir lundi 12 août 2013 à 0h15 sur RTL9 |

Né en 1932 à Kyoto, Nagisa Oshima n’en a fait qu’à sa tête. Se moquant bien de faire carrière, il a en horreur les honneurs, «hait» (presque) tout le cinéma japonais et préfère se taire quand il n’a rien à dire. Activiste en chef d’une contre-histoire cinématographique du Japon d’après-guerre (avec Imamura, Terayama et Yoshida), il a commis depuis 1959 ses «films-forfaits» (vingt-quatre à ce jour) au nom du désir, de la mort et du processus d’aliénation qui saisit tout individu vivant en société: «L’un de mes thèmes centraux est le monde où l’on ne peut vivre en restant soi-même, où la vie n’est possible que si l’on devient un autre.»

Tourné en 1982, son vingtième long-métrage délivre une réflexion magistrale sur l’être «militaire» paralysé par les valeurs qu’il se doit d’incarner. L’action complexe de «Furyo» a pour théâtre un camp de prisonniers anglais de l’île de Java, en 1942. Son responsable, le capitaine Yonoï (Ryuchi Sakamoto), considère tout ennemi vaincu comme un sous-homme. Ce jugement l’amène à se confronter à l’officier anglais Jack Celliers (David Bowie) qui le défie à tout propos. Ce «rapprochement» fait naître chez Yonoï une attirance homosexuelle destructrice qu’il ne peut admettre…

Merry Christmas Mister Lawrence
de Nagisa Oshima
Japon / Grande-Bretagne, 1982, 2h02