Friedas Fall

Le premier long-métrage de la cinéaste suisse-allemande Maria Brendle s’ouvre sur une vision idyllique. En 1904, une jeune femme joue à cache-cache dans les bois avec un enfant de cinq ans. La séquence suivante nous révèle que le gosse a été retrouvé mort, étranglé puis enterré sur les lieux mêmes de la partie de cache-cache. La jeune femme en question se nomme Frieda Keller (Julia Buchmann). Âgée de vingt-cinq ans, employée comme couturière dans un atelier à Saint-Gall, elle est la mère de la victime. Interpellée par la police, Frieda avoue aussitôt être l’autrice du crime. Son acte donne alors lieu à un procès qui a marqué les annales judiciaires, posant la question de savoir jusqu’à quel point l’accusée était elle-même une victime… Complexe, ce fait-divers a joué un rôle primordial dans les débats sur la nécessité d’une réforme de la justice pénale en matière d’homicide, qui tienne compte du mobile de l’auteur·e et des circonstances atténuantes (dans le cas de Frieda, celles-ci l’étaient assurément). Par son retentissement, cette affaire contribua à l’abolition de la peine de mort en 1942 en Suisse. Dans le même temps, la réalisatrice dresse un véritable réquisitoire contre la justice de l’époque, hypocrite et dictée par des hommes infatués d’eux-mêmes, qui incarnaient le patriarcat dans ce qu’il a de plus détestable.

de Maria Brendle
Suisse, 2024, 1h47

FRIEDAS FALL

Echallens

Cinéma d'Echallens, 20:00, 12/14 ans

Fribourg

Rex Cinemotion, 20:50, VOST, 12/14 ans

Genève

Le Nord-Sud, 15:45, VOST, 12/14 ans

Les Scala, 18:20, VOST, 12/14 ans

Lausanne

Pathé Les Galeries, 13:00, 15:20, 17:50, 12/14 ans

Neuchâtel

Apollo, 12:00, VOST, 12/14 ans

Porrentruy

Cinémajoie, 18:00, 12/14 ans

Ste-Croix

Royal, 14:30