The Five Obstructions

A voir mercredi 12 novembre 2014 à 23h10 sur Arte |

five-obstructions_WEB

Le Danois Lars von Trier jouit d’une réputation très peu politiquement correcte: on le dit agoraphobe, misanthrope, maniaco-dépressif, hypocondriaque… Qu’importe, car il est sans conteste l’un des cinéastes les plus importants des deux dernières décennies, sinon l’un des plus influents! Admirateur et continuateur de son compatriote Carl Theodor Dreyer, il s’est livré à ses expériences formelles hardies dès le début des années quatre-vingt avec sa trilogie «Europe», avant de prendre conscience de l’importance de l’acteur et de fonder avec son compère Thomas Vinterberg le fameux «Dogma», un «vœu de chasteté cinématographique» excluant tout artifice.

Poussant sa démarche artistique à l’extrême, le cinéaste décide de rendre un hommage très particulier au court-métrage de son compatriote Jørgen Leth, «The Perfect Human» (1967), qu’il considère comme son film préféré. Avec toute la perversité manipulatrice qui le caractérise, le cinéaste propose à son homologue de refaire le film de cinq manières différentes, en respectant à chaque fois les contraintes qu’il lui impose…

Tordues au possible, ces «cinq obstructions» donnent naissance à de formidables bizarreries que Lars von Trier, dans le rôle de l’inquisiteur pervers, commente, déprécie ou valorise, sans jamais ménager Jørgen Leth. Au-delà de cette mise en scène sado-masochiste, «The Five Obstructions» déconstruit le cinéma, le réduit à néant, puis le réinvente, formulant par là un discours fascinant sur le médium cinématographique et le travail de metteur en scène.

De Fem benspaend
de Lars von Trier & Jorgen Leth
Belgique / Danemark, 2003, 1h30