Félicie Nanteuil

A voir dimanche 9 novembre 2014 à 0h15 sur France 3 |

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Cinéaste élégant à défaut d’être très novateur, Marc Allégret (1900-1973) a tourné dans les années trente quelques films très honorables. Songeons au charmant «Mam’zelle Nitouche» (1931) à «Fanny» (1932), second volet de la fameuse trilogie marseillaise de Marcel Pagnol, ou encore au «Lac aux dames» (1934). Né à Bâle, fils d’un pasteur qui fut le précepteur d’André Gide, Marc Allégret a commencé sa carrière de réalisateur en 1927 en filmant l’auteur de «La Symphonie pastorale» et des «Faux-monnayeurs» dans son périple anticolonialiste au Congo.

Passé à la fiction et au divertissement, le frère aîné d’Yves Allégret (1905-1987), qui fut aussi cinéaste (mais autrement pessimiste), était considéré comme un excellent directeur d’acteurs. Grâce à cette réputation, il eut la possibilité de faire tourner le gotha des comédiens français de l’époque (Raimu, Michel Simon, Michèle Morgan, Jean Gabin, Pierre Fresnay et bien d’autres).

Impériale dans «Félicie Nanteuil», Micheline Presle incarne une jeune chanteuse repérée par le comédien Aimé Cavalier lors d’un spectacle de province. Sous le charme, ce dernier la prend sous son aile et l’aide à percer dans le milieu du théâtre en la présentant au directeur de l’Odéon. Tandis que Félicie devient une vedette, la carrière de son protecteur décline de façon vertigineuse…

Marc Allégret croise les trajectoires antagonistes de ses personnages pour nourrir une belle réflexion autour du milieu implacable du spectacle. A travers le personnage de Félicie, il brosse également un portrait de femme ambiguë, partagée entre sa soif de reconnaissance et sa culpabilité vis-à-vis de ce Pygmalion qui s’avère être un obstacle à sa carrière.

de Marc Allégret
France, 1942, 1h39