Entre le ciel et l’enfer

de Akira Kurosawa |
avec Toshiroo Mifune, Kyoko Kawaga, Tatsuya Nakadai, etc.

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    Créateur cosmopolite, Kurosawa a transposé par trois fois le roman noir américain à la réalité contemporaine japonaise. Adapté d’une série noire d’Ed McBain, «Entre le ciel et l’enfer» (1963) constitue sa troisième tentative: le «self-made-man» Gondo (Toshiro Mifune) est sur le point de devenir l’actionnaire majoritaire d’une fabrique de chaussures; pour réunir les fonds nécessaires, Gondo a dû hypothéquer la superbe villa (le ciel) qui domine les quartiers pauvres (l’enfer) de Yokohama. Las, un inconnu enlève le fils de son chauffeur… Au cours d’une première partie (52 minutes éblouissantes) qui correspond à une nuit blanche interminable, Kurosawa révèle le dilemme qui brise Gondo: pour sauver l’enfant d’un autre, doit-il sacrifier ses ambitions personnelles? Sitôt que Gondo a fait son choix, le cinéaste «descend» dans les quartiers pauvres pour y décrire l’auteur du rapt, Takeuchi, un étudiant en médecine qui fait beaucoup penser au Raskolnikov de Crime et châtiment — 12 ans auparavant, Kurosawa a adapté L’idiot du même Dostoïevski. De manière troublante, l’on découvre alors combien Gondo et Takeuchi sont complémentaires… fascinant!

    TENGOKU TO JIGOHU, 1963, 2h23, noir & blanc; programme n°25