Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon

A voir dimanche 22 février 2015 à 0h15 sur France 3 |

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Issu de la classe ouvrière, Elio Petri (1929) est mort d’un cancer à l’âge de cinquante-trois ans, nous léguant une œuvre riche de onze longs-métrages qui font de lui l’un des cinéastes italiens les plus particuliers de notre premier siècle de cinéma, l’un des plus méconnus aussi… Journaliste, critique de cinéma, membre du parti communiste qu’il quitte dès 1956 pour protester contre l’«invasion» hongroise par les Soviétiques, Petri apprend le cinéma auprès du grand metteur en scène néoréaliste Giuseppe De Santis, l’auteur de «Riz amer». Petri tourne son premier long-métrage en 1961, «L’Assassin», puis enchaîne avec des films aussi corrosifs qu’engagés qui auront plus d’une fois maille à partir avec la censure italienne («Les Jours comptés», «Enquête sur un citoyen au dessus de tout soupçon», Oscar du meilleur film étranger en 1970, «La Classe ouvrière va au Paradis», Palme d’or à Cannes en 1972, etc.).

Sur le point d’être nommé directeur de la section politique, le chef de la brigade criminelle italienne (Gian Maria Volontè) tue sa maîtresse. Persuadé d’être au-dessus des lois, il sème des indices pour conduire les enquêteurs sur sa piste et prouver que ses nouvelles prérogatives le rendent intouchable…

Critique vitriolée des débordements politiques et de la fougue contestataire qui anime l’Italie à l’aube des années 1970, «Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon» brosse également le portrait d’un mégalomane schizophrène, magistralement interprété par Gian Maria Volonté. A travers une mise en scène ultra stylisée, Elio Petri tire à boulets rouges sur tout ce qui bouge et crie avec ses tripes la décadence et la répression désespérantes de son pays. Remarquable!

Indagine su un cittadino al di sopra di ogni sospetto
de Elio Petri
Italie, 1970, 1h49