A voir lundi 15 février 2016 à 22h30 sur RTL9 |
En 1993, Francis Ford Coppola décide de transposer à l’écran le roman de Bram Stoker, publié en 1897, dont il existe près de 6000 adaptations cinématographiques. Passionnante, cette énième version élargit le mythe du vampire suceur de sang, le cinéaste le considérant comme une métaphore du paradoxe présidant à l’art du cinéma.
Du point de vue narratif, Coppola reste fidèle au roman d’origine: Harker, jeune commis d’affaire, quitte Londres et sa fiancée pour la Roumanie, chargé de négocier avec un certain comte Dracula, mystérieusement intéressé à acheter du terrain à Londres…
Formellement, le film de Coppola est une somme des meilleures adaptations du roman, du «Nosferatu» de Murnau (1922) au «Dracula» de Terence Fisher (1958) en passant par celle de Tod Browning (1931). Mais ce que le futur réalisateur de «Twixt» veut surtout affirmer par ces références, c’est que le vampire ultime n’est pas Dracula mais le cinéma lui-même, qui se nourrit sans cesse d’un monde déjà créé (littérature, technologie, faits-divers) afin d’assurer sa propre vitalité.
Bram Stoker’s Dracula
de Francis Ford Coppola
Etats-Unis, 1992, 2h15