A voir samedi 26 juillet 2014 à 23h25 sur RTS Un |
Véritable reflet de son temps, le cinéma change généralement de forme et de thèmes selon les événements historiques qui lui sont contemporains. Depuis le 11 septembre 2001, les studios hollywoodiens n’ont cessé de produire des films catastrophe privilégiant le point de vue des héros de la nation américaine sur celui de l’ennemi public numéro un: le terroriste à barbe. Si depuis 2011, la série télévisée «Homeland» navigue à contre-courant en dévoilant les méthodes parfois discutables des agents secrets pour démanteler les réseaux terroristes, Gavin Hood traitait également cette question épineuse dans «Détention secrète», réalisé en 2007.
Sans pour autant condamner ou accepter aveuglement les pratiques des services secrets au nom d’une soi-disant sécurité nationale, le réalisateur livre un tableau tout en contraste du gouvernement américain, faisant par là preuve d’une férocité et d’une clairvoyance qui rappelle la vague de films contestataires qui déferla sur nos écrans suite au scandale du Watergate. Et à l’instar de ces excellents thrillers politiques, «Détention secrète» s’avère aussi palpitant que percutant.
Alors qu’un avion ramène Anwar chez lui, au Canada, une explosion fait des dizaines de morts au Caire. Revendiqué par un personnage haut placé d’une branche dissidente du Hezbollah, cet attentat affole le gouvernement américain, qui compte un de leurs citoyens dans la liste des victimes. Bien qu’il soit canadien, Anwar est d’origine égyptienne et exerce le métier de biochimiste. Il n’en fallait pas plus pour que la CIA braque ses projecteurs sur lui et organise son kidnapping…
Rendition
de Gavin Hood
Etats-Unis, 2007, 1h57