A voir vendredi 27 mai 2016 à 23h55 sur RTL9 |
Emblématique d’un certain cinéma des années nonante, l’univers de Robert Rodriguez exacerbe la sensualité et la violence jusqu’aux confins (maîtrisées) du kitsch. Dans «Desperado», deuxième volet de la trilogie «El Mariachi», il s’agissait d’une histoire de vengeance légitime, «état d’esprit» que les Européens qui n’ont jamais fréquenté la frontière américano-mexicaine du côté du Texas ont parfois du mal à «apprécier à sa juste valeur». En effet, le massacre à tour de bras perpétré par El Mariachi – son arme est camouflée dans un étui de guitare – n’est autre qu’un travail de deuil l’aidant à exorciser la mort de sa bien-aimée, assassinée par des trafiquants de drogue.
Dans «Desperado 2», El Mariachi mène une existence solitaire, loin de Carolina. Sa tranquillité est perturbée par l’arrivée d’un agent psychotique de la CIA qui lui demande de l’aide pour empêcher le meurtre du président du Mexique. En effet, un caïd de la drogue aurait des vues assassines sur ce dernier. Au grand bonheur d’El Mariachi, son désir de vengeance va pouvoir se concrétiser, une fois de plus.
A l’instar de Steve Buscemi, Rodriguez fait partie de la bande de potes de Tarantino, qui a sorti la série Z de sa clandestinité pourtant identitaire. Mais tandis que Tarantino cite, réfère et rend hommage à grand renfort de budgets qui frisent l’indécence, Rodriguez plonge, vit de l’intérieur et restitue avec une sincérité enthousiasmante cet univers de cinéma bis qui est le sien. Cette authenticité, qui perdure jusque dans son dernier «Machete», est précisément ce qui rend son œuvre fascinante et attachante.
Once Upon a Time in Mexico
de Robert Rodriguez
Etats-Unis, 2003, 1h45