Copland

A voir samedi 16 avril 2016 à 18h50 sur RTL9 |

copland_WEB

Dans la banlieue new-yorkaise de Garrison, les habitants sont majoritairement des policiers, ce qui lui vaut le surnom de Copland (littéralement: pays de flics). Freddy Heflin, le shérif local, est peu respecté par ses semblables et n’a de mot à dire que celui que lui dictent les membres du NYPD. Un jour, un officier de police commet un crime. Sous la pression de ses collègues, Heflin doit garder le silence et maquiller la bavure. La mascarade sera confondue par Moe Tilden, flic intègre de la police des polices, à qui on ne la fait pas. Animé de soupçons, il prend à partie Heflin qui va devoir choisir entre le respect de ses pairs et celui de la vérité.

L’auteur du remarquable «Identity» est un excellent portraitiste. «Copland» n’échappe pas à cette règle… En témoigne Sylvester Stallone, empâté et résigné, qui, dans un rôle de composition situé à des milliers de kilomètres de Rambo, prouve qu’il est acteur et non pas bodybuilder. Pour lui tenir le crachoir, Robert de Niro, Harvey Keitel et Ray Liotta ne sont évidemment pas en reste.

Le deuxième long-métrage de James Mangold ne comporte rien d’évident. En décrivant une communauté de soi-disant gardiens de la paix, le réalisateur révèle une part sombre ourdie sous le vernis d’une tranquillité et d’une sécurité de façade. L’habit ne fait pas le moine et sous les uniformes de policiers bien rangés se cachent des personnalités ambiguës aux valeurs morales plus que douteuses.

Le film auquel on s’attend en lisant le synopsis n’est que la partie immergée de l’iceberg que constitue «Copland». L’écriture minutieuse des nombreuses intrigues secondaires et la volonté de creuser les personnages jusqu’aux confins de leur psyché transforme le thriller policier en étude sociologique crédible et universelle d’une communauté soudée, composée aussi bien de crapules que de «saints». «Copland» est un film peu commenté qui mérite qu’on s’y attarde, ne serait-ce que pour se laisser surprendre par Stallone.

Cop Land
de James Mangold
Etats-Unis, 1997, 1h35