Cloud Atlas

A voir samedi 23 janvier 2016 à 20h40 sur RTS Deux |

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Tiré du roman «Cartographie des nuages» de David Mitchell, coréalisé par les Wachowski, créateurs de la trilogie «Matrix», avec Tom Tykwer («Cours, Lola, cours», 1998), «Cloud Atlas» est une épopée temporelle qui entraîne le spectateur dans six aventures différentes, quoiqu’interprétées par les mêmes acteurs, lesquels se réincarnent de façon ridicule en autant de personnages, ou presque.

Par le biais d’un montage fonctionnant par associations d’idées, «Cloud Atlas» enchevêtre une expédition maritime esclavagiste en 1849, une histoire d’amour épistolaire dans la Grande-Bretagne des années 1930, une enquête sur un projet nucléaire dévastateur en 1972, une comédie avec des retraités de nos jours, une rébellion de femmes clones qui ont en marre d’être littéralement bouffées par une dictature à Séoul en 2144, et enfin une aventure post-apocalyptique prônant un retour à la nature. Chaque histoire est narrée par un personnage de la suivante, et ainsi de suite.

Distribués sur plusieurs siècles, acteurs et actrices rivalisent en maquillages, changeant même de race ou de sexe, ce qui n’est pas sans intérêt étant donné le goût transformiste et transgressif des désormais frère et sœur Andy et Lana (ex-Larry) Wachowski. Hélas, «Cloud Atlas» s’échine à multiplier les stratégies pour conférer un semblant de cohérence à ce vaste chaos. Bien que les six histoires alternées entrechoquent les genres de façon spectaculaire, de la comédie au polar en passant le mélo et la SF inspirée de «Soleil Vert» (1973) de Richard Fleischer, les théories pseudo-philosophiques du «tout est lié» et «rien ne changera jamais» s’abîment bien bas. Sans compter que l’identité des acteurs méconnaissables est révélée au générique de fin, si bien que le film s’avère autant mégalo que ridicule.

de Tom Tykwer, Andy & Lana Wachowski
Allemagne / Etats-Unis / Hong Kong / Singapour, 2012, 2h45