Chérie recommençons

A voir samedi 21 février 2015 à 08h25 sur RTS Un |

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Danseur à dix ans, Stanley Donen (né en 1924) rencontre Gene Kelly (1912-1996) à Broadway. Passés à Hollywood, les deux compères révolutionnent la comédie musicale en l’extirpant en douce de sa gangue réaliste. Avant ce coup de force, la plupart des films du genre avaient pour décor la salle de spectacle où les protagonistes montaient et répétaient une comédie musicale. Grâce à ce subterfuge, le réalisme, pierre angulaire du système hollywoodien, était sauvé.

Avec «Un jour à New York» («On The Town», 1950), «Chantons sous la pluie» («Singin’ In The Rain», 1952) et «Beau fixe sur New York» («It’s Always Fair Weather», 1955), ils rendent indiscernable la limite entre la scène et la réalité, selon le principe: «The world is a stage, the stage is a world»… Sans Kelly, Donen réussit à survivre et s’éloigne de son genre de prédilection pour s’adonner à la comédie («Drôle de frimousse», «Charade»), au film d’espionnage («Arabesque»), au drame («L’Escalier»), à la science-fiction («Saturne 3») et à la comédie romantique («Indiscret», «Chérie, recommençons»).

Entre Dolly (Kay Kendall), une harpiste au tempérament de feu, et son mari Victor (Yul Brynner), un chef d’orchestre mégalomane et soupe au lait, les échanges sont souvent tempétueux. Pourtant, c’est grâce à elle que Victor parvient à conserver les financements qui font vivre son orchestre. Aussi, lorsqu’elle prend le large, exaspérée d’avoir à contenir son époux, la situation professionnelle de Victor prend une bien vilaine tournure… Adapté d’une pièce jouée à Broadway et signée Harry Kurnitz, «Chérie, recommençons» peine à s’affranchir de ses origines théâtrales, mais vaut tout son pesant d’or grâce à un duel hilarant de comédiens avec, en tête, Kay Kendall, qui disparaîtra prématurément peu après le tournage. Avis aux amateurs de comédies de mœurs déjantées!

Once More, with Feeling!
de Stanley Donen
Grande-Bretagne, 1960, 1h32